Créée en 1765 par Louis XV, l'Ecole royale vétérinaire d'Alfort n'a cessé de changer de nom au grès des révolutions et de changement de régimes. Ella reçu près de 18.000 étudiants dont une large partie est recensée. L'EnvA met à disposition sa liste de diplômés, à l'exception des dernières décennies.
La croissance des effectifs formés
Les effectifs de vétérinaires formés ont évolué très progressivement. A l’École d’Alfort, le nombre moyen annuel de diplômés s’élèvait à 30 dans la décennie 1790, 40 entre 1800 et 1859, 50 de 1860 à 1870, entre 50 et 60 de 1880 à 1939. Puis la moyenne est montée à 83 dans les années 1940, à 100 dans les années 1950-1960, de 130 à 157 dans les années 1970 et 1980, en lien avec le dédoublement des promotions, préalable à la création de l’École vétérinaire de Nantes en 1979. Les chiffres sont retombés à 120 à 125 depuis les années 1990.
Le nombre d'étudiants par promotion s'est stabilisée à 120 étudiants par promotion en 2009 avant d'être réhaussé à 140 en 2013.Les années 2016 et 2017 sont celles du constat d'un déficit en matière de formation de vétérinaires. Comme dans les trois autres écoles nationales, la taille des promotions est montée à 160 élèves en 2019, et la montée à 180 est en cours et sera effective en 2025. Ce dernier accroissement s'accompagne d'un remaniement des voies d'accès avec la montée en puissance du recrutement postbac, qui passe de 40 à 70, et la refonte du concours C qui se scindera en 2024 en un concours BTSA/PTS et un concours BUT.
Les origines géographiques des diplômés entre 1768 et 2017
L'Ecole vétérinaire d'Alfort a naturellement reçu principalement des élèves venant des régions de la moitié nord de du pays.
La première raison tenait à la position particulière de Paris qui accueillait un très grand nombre de chevaux, l'espèce la plus propice aux interventions des vétérinaires aux XVIIIe et XIXe siècles, et à la grande culture, une culture mobilisant de grandes attelages oeuvrant à grande vitesse dans les plaines céréalières du nord et du nord-ouest de la France. L'école se trouvait ainsi au coeur d'une zone d'usage intensif des chevaux et des boeufs.
La seconde raison tenait à la présence, antérieurement à la création de l'Ecole d'Alfort, de celle de Lyon, qui drainait plutôt la moitié sud du pays. L'arrivée de l'Ecole vétérinaire de Toulouse en 1828 complèta le dispositif en apportant un grand dynamisme dans le domaine des soins aux ruminants, un secteur délaissé par ses deux ainées.
Les origines des alforiens en France
Les origines des alforiens en Europe
Les origines des alforiens dans le monde
La féminisation des promotions
La première femme à suivre des études de vétérinaire à Alfort est Marie Kapsevitch, une russe née le 2 septembre 1855 à Loknyste, dans la région de Tchernihiv, dans le nord de l’actuelle Ukraine ; passionnée par les animaux, elle suit quelques cours avant d’être admise à suivre l’intégralité de sa scolarité à Alfort de 1893 à 1897 ; elle est diplômée, sans être classée.
La deuxième femme à être diplômée d'Alfort est Jeanne Miquel, née en 1908 dans le XIe arrondissement de Paris, diplômée en 1934. Son entrée, en 1930, est reportée au mois de novembre, dans l’attente de la signature de la dérogation nécessaire par l’Inspecteur général des écoles vétérinaires, Emmanuel Leclainche. Elle soutient sa thèse sur Le greyhound-racing ou les courses de lévriers avec lièvre électrique en 1936, après avoir passé une année en Angleterre ; elle est la première femme à porter le titre de docteur vétérinaire.
C’est au début des années 1990 que survient l’inversion du sexe-ratio. Elles deviennent majoritaires dans les écoles puis, dans un second temps, dans les contingents de vétérinaires en exercice. Depuis le début des années 2010, elles dépassent régulièrement 70% des admis.
Le même phénomène, bien que légèrement retardé, est visible dans le tableau de l’Ordre. En 2015, 778 jeunes vétérinaires s’y sont inscrits, dont 564 femmes (72,5%) ; en 2021, sur 1 116 inscrits, 828 sont des femmes. La croissance est spectaculaire : en 2010, elles représentent 41 % des praticiens; 48,6 % en 2015; 49 % en 2016. En 2017, les rapports s’inversent ; la profession vétérinaire est désormais majoritairement féminine en France, représentant 57,1% des inscrits en 2021.