
MuseCoV, voilà le nom du projet présenté par l'unité mixte de recherche en virologie (EnvA-Anses-Inrae) et ayant obtenu en novembre un financement européen. L'ICRAD, International coordination of research on infectious animal diseases, apportera un soutien à hauteur de près de 700 000 euros, répartis entre les différents membres du consortium. MuseCoV pour "Multi-scale Eco-evolution of Coronaviruses: from surveillance toward emergence prediction" ou, en français, "Éco-évolution multi-échelle des coronavirus : de la surveillance à la prévision de l'émergence". Sophie Le Poder, professeure de virologie de l'EnvA, en assurera la coordination.
Ce projet vise à mieux comprendre la diversité des souches de coronavirus circulant dans les populations animales, y compris l'éventuelle circulation du SARS-CoV2, l'étude des facteurs moléculaires de la transmission de ces virus entre différents hôtes, les conditions d'adaptation de ces virus à diverses contraintes (goulot d'étranglement, immunité préexistante, milieu d'élevage ...). Une meilleure connaissance de l'écologie de ces virus permettra de mieux comprendre la dynamique des infections à CoV dans diverses populations animales, et donc de détecter rapidement et précocement les variants émergents particulièrement pathogènes.
Les coronavirus, vaste famille de virus dont le nom provient de l'aspect de "couronne " observée en microscopie électronique autour de la particule virale, sont des pathogènes que l'on retrouve fréquemment chez les animaux et dans de nombreuses espèces animales, des mammifères et des oiseaux. Par exemple, une maladie chez le chat, la péritonite infectieuse féline est due à un coronavirus félin. La plupart d'entre eux reste dans l'espèce hôte (chats, oiseaux) mais certains, notamment ceux infectant certaines espèces de chauves-souris, vont franchir la barrière de l'espèce et pourraient infecter d'autres espèces animales. MuseCoV permettra de mieux appréhender et comprendre ces phénomènes.
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Le projet MuseCoV comprend les laboratoires Anses de Ploufragan et Nancy, ainsi que l'université de Caen-Normandie en France, mais aussi le centre de Malopolska (Pologne), l'institut de Nanotechnologie de Barcelone, et l'institut zooprophilactique en Italie.