L'EnvA était représentée lors des deux plus importants congrès de médecine équine au monde, les 6 septembre et 6 décembre derniers. Le Pr Jean-Marie Denoix, spécialiste de la médecine équine et fondateur du Cirale (pôle normand de l'EnvA), était invité à intervenir sur des thématiques de pointe.


AAEP.2021 jmd

L'association britannique des vétérinaires équins (BEVA) et l’association américaine des praticiens équins (AAEP) ont invité le Pr Jean-Marie Denoix, spécialiste de médecine équine et fondateur du centre d'imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines de l'EnvA (Cirale) à présenter leurs conférences plénières dans le cadre de leurs congrès annuels, les 6 septembre et 6 décembre 2021, à Birmingham (Royaume-Uni) et Nashville (États-Unis).

Ces deux associations sélectionnent chaque année, indépendamment, un conférencier renommé à l’échelle internationale pour présenter une conférence plénière «State of the Art» sur un thème de médecine vétérinaire équine. Pour la première fois, c’est le Pr Denoix qui, la même année, a été invité pour intervenir lors de ces deux plus importants congrès de médecine équine au monde.

Des interventions dédiées à la gestion des blessures musculosquelettiques et aux boiteries vues par le prisme de la biomécanique et de l'anatomie fonctionnelle.

Les thèmes abordés :

  • How clinical manifestations help with the management of musculoskeletal injuries (John Hickman Plenary Lecture, BEVA, 6 septembre 2021)
  • A look at lameness through the eyes of Biomechanics & Functional Anatomy (Frank J. Milne State of the Art Lecture, AAEP, 6 décembre 2021)

Pour le Pr Jean-Marie Denoix, "cette reconnaissance vient comme la consécration d'un parcours et d'une carrière. Cela met à l’honneur toute la médecine vétérinaire équine française. Elle est par ailleurs une belle retombée des investissements de la région Normandie sur le site du Cirale-EnvA qui est devenu une référence internationale".


JMDenoix copie



Résumés

How clinical manifestations help with the management of musculoskeletal injuries

Les manifestations cliniques des différentes causes de boiterie sont directement corrélées aux contraintes biomécaniques exercées sur les lésions. Ainsi, l’analyse approfondie du tableau clinique lorsque le cheval est examiné sur différent sols et à différentes allures permet d’extraire les conditions d’exercice et la ferrure kinésithérapique les plus appropriées pour maintenir un cheval en activité tout en limitant l’expression clinique des lésions.

Cette approche développée depuis plusieurs décennies au sein de l’EnvA et du Cirale est plus valorisante pour le vétérinaire que l’usage de traitements par injections qui ne modifie en rien les causes biomécaniques d’entretien et d’aggravation des affections. La présentation s’est appuyée sur l’analyse concrète d’entités pathologiques telles que le syndrome podotrochléaire, le varus et la surcharge médiale du condyle métacarpien, l’ostéo-arthrose distale du tarse, le syndrome ténosynovite digitale, l’arthropathie inter-phalangienne proximale des membres pelviens, les desmopathies/enthésopathies proximales du suspenseur postérieur et les lésions méniscales.

Pour chacune de ces affections, la biomécanique a été présentée à l’aide de dessins originaux afin d’expliquer leur gestion par le choix de la ferrure appropriée, du sol le plus adapté et des exercices les plus favorables à la poursuite de l’activité du cheval.

A look at lameness through the eyes of functional anatomy (and biomechanics)

L’objectif de la présentation a été de démontrer comment les manifestations cliniques des différents types de boiterie chez le cheval sont l’expression vivante de l’anatomie fonctionnelle et de la biomécanique de la locomotion. En matière de diagnostic, la nature des manifestations est plus importante que leur intensité (établie à travers le grade de boiterie), car elle est davantage corrélée aux éléments anatomiques douloureux ou lésés. Elle se traduit par des altérations du déplacement des régions axiales (encolure, dos et bassin), des membres dans leur ensemble (exemple: réduction de la protraction ou de la propulsion) et/ou par des modifications des mouvements articulaires (exemple, extension de l’épaule: suspension des boulets, flexion du jarret, etc…).

Examiner scrupuleusement dans quelle(s) situation(s) le cheval exacerbe ses signes cliniques (aux différentes allures, sur le cercle par rapport à la ligne droite, sur sol ferme par rapport au sol souple, en situation de travail, monté ou attelé selon la discipline…) fournit des informations précieuses pour aboutir au diagnostic final qui doit établir une bonne cohérence entre les manifestations cliniques et les lésions identifiées par les diverses techniques d’imagerie.

La présentation a consisté à démontrer, dans chacune des situations d’un examen clinique standardisé, les signes cliniques les plus informatifs et à en illustrer leur cause à l’aide d’animations anatomo-fonctionnelles et de données biomécaniques pour la plupart issues des travaux de l’unité biomécanique et pathologie locomotrice du cheval (INRAE-EnvA). Cette approche moins invasive du diagnostic (en limitant le recours aux anesthésies diagnostiques) et de la gestion des boiteries du cheval constitue l’essence de la démarche présentée.