31 juillet 1923 - 31 juillet 2023. Le diplôme de docteur vétérinaire a 100 ans. Découvrez pourquoi cette création a changé la profession vétérinaire.


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Le 31 juillet 1923, le président de la République Française promulgue la « Loi autorisant les Écoles nationales vétérinaires à délivrer un diplôme de docteur vétérinaire ». Elle stipule que le diplôme de docteur vétérinaire est délivré par le ministre de l'Instruction publique aux élèves des Écoles nationales vétérinaires ayant subi avec succès les épreuves de fin d'études, après soutenance d'une thèse devant les Facultés de médecine de Paris, Lyon et Toulouse ; le diplôme est également signé par le ministre de l'Agriculture. Son article 3 est aussi important que l’objet de la Loi car il protège à la fois le titre de vétérinaire et celui de docteur vétérinaire, ce qui met fin à près d’un siècle et demi de conflit entre vétérinaires et empiriques. Son Décret d’application, signé le 28 mars 1824, autorise les vétérinaires diplômés antérieurement à sa promulgation à obtenir le titre de docteur vétérinaire ; désormais les candidats aux postes de professeurs et chefs de travaux titulaires, ou de directeur d’un service vétérinaire départemental, doivent être titulaires du doctorat vétérinaire.

Le premier diplôme de docteur vétérinaire est logiquement délivré par la Faculté de Paris à Emmanuel Leclainche, Inspecteur général des Écoles vétérinaires et promoteur du titre. Les premières thèses sont soutenues par trois vétérinaires chevronnés le 5 novembre 1924 à Paris ; à Lyon, Jules Montsarrat (Lyon 1893), Directeur des Services vétérinaires du Nord, présente trois jours plus tard un travail sur Le Cheval de Trait du Nord ; à Toulouse, M. Belpel (Toulouse 1900), vétérinaire à Villeneuve-les-Béziers (Hérault), soutient en janvier 1925 une thèse sur L’habronémose cutanée des équidés.

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La création du titre de docteur vétérinaire vise à apporter à la profession vétérinaire les marqueurs sociaux des professions médicales. Il faut dire que la profession est alors en profonde déshérence, menacée de disparition même dans une époque intermédiaire où la mécanisation lui fait perdre sa clientèle naturelle, alors que les nouveaux champs d’exercice qui caractériseront la deuxième moitié du XXe siècle ne sont pas encore constitués. Les candidats aux écoles vétérinaires se font rares depuis la fin de la Grande Guerre ; les effectifs, intégrés dans les trois écoles par voie de concours, s’effondrent à 52 en 1920, 72 en 1921, 52 en 1922 et 102 en 1923, alors qu’en 1875, l’École d’Alfort diplômait à elle seule 75 vétérinaires.

L’opération réussit, les effectifs remontent. Le décret ministériel du 28 juillet 1925 crée l’agrégation vétérinaire, un nouveau pas vers l’alignement sur le système universitaire. Et l’arrêté ministériel du 15 janvier 1965 accorde au corps enseignant des écoles vétérinaires le port de la robe académique, avec une couleur qui lui propre, le rouge bruyère.