L'institut Pasteur, avec le Pr Marc Eloit, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l’Institut Pasteur et Professeur de virologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, propose un article dans la revue Nature sur les chauves-souris, porteuses de virus génétiquement similaires au SARS-CoV-2.



2022 02 11 Publications 26

Résumé


Virologie : Les chauves-souris sont porteuses de virus génétiquement similaires au SRAS-CoV-2

Des coronavirus génétiquement similaires au SARS-CoV-2, identifiés dans des populations de chauves-souris du nord du Laos, sont décrits dans un article publié dans Nature. L'étude suggère que ces nouveaux coronavirus de chauve-souris pourraient avoir un potentiel d'infection de l'Homme similaire à celui des premières souches du SRAS-CoV-2.

Le Pr Marc Eloit, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l’Institut Pasteur et Professeur de virologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, et ses collègues ont testé 645 chauves-souris (appartenant à 6 familles et 46 espèces) vivant dans les grottes calcaires du nord du Laos. Ils ont trouvé trois virus qu'ils considèrent comme étroitement liés au SRAS-CoV-2. Les auteurs ont constaté que les séquences génétiques codant pour les régions de liaison de l'ACE2 dans les nouveaux virus étaient similaires à celles du SARS-CoV-2 ; l'ACE2 est un récepteur cellulaire humain que le SARS-CoV-2 utilise pour pénétrer dans les cellules. Les virus chauves-souris ont été capables de se lier aux récepteurs ACE2 humains plus efficacement que la souche originale de SARS-CoV-2 isolée chez l'homme. Il a également été démontré que l'un de ces virus se répliquait dans les lignées cellulaires humaines, mais qu'il était inhibé par les anticorps neutralisant le SARS-CoV-2.

Ces résultats confirment l'hypothèse selon laquelle le SARS-CoV-2 pourrait provenir de chauves-souris vivant dans les grottes calcaires de l'Asie du Sud-Est et du sud de la Chine.


Virology: Bats found to carry viruses genetically similar to SARS-CoV-2

Coronaviruses that are genetically similar to SARS-CoV-2, identified within bat populations in northern Laos, are described in a paper published in Nature. The study suggests that these novel bat coronaviruses may have a potential for infecting humans similar to that of early strains of SARS-CoV-2.

Marc Eloit and colleagues tested 645 bats (belonging to 6 families and 46 species) living in the limestone caves in northern Laos. They found three viruses that they considered to be closely related to SARS-CoV-2. The authors found that the genetic sequences encoding the ACE2 binding regions in the novel viruses were similar to that of SARS-CoV-2; ACE2 is a human cell receptor that SARS-CoV-2 uses to gain entry to cells. The bat viruses were able to bind to human ACE2 receptors more efficiently than the original SARS-CoV-2 strain isolated from humans. One of these viruses was also shown to replicate within human cell lines, but was inhibited by antibodies neutralizing SARS-CoV-2.

The findings support the hypothesis that SARS-CoV-2 could have originated from bats living in the limestone caves of Southeast Asia and southern China.