Comment mieux prendre en charge les lésions des ligaments collatéraux du jarret chez les équidés, notamment chez les athlètes, pour un retour à la performance normale ?
C'est l'objet d'une étude du Cirale, pôle de l'EnvA en Normandie, et de l'université de Liège, publiée dans le Journal of the American Veterinary Medical Association, qui s'est intéressée à 78 chevaux, de races et de disciplines différentes, pris en charge entre 2000 et 2020.

2023 04 27 Publications 43

Les lésions des ligaments collatéraux du jarret sont fréquentes chez le cheval, notamment chez l'athlète équin. Ces ligaments permettent une stabilisation des articulations du jarret. Les lésions peuvent être causées par des traumatismes aigus ou des contraintes répétées sur le membre. Les symptômes peuvent inclure une boiterie, un gonflement et une douleur au niveau du jarret.

Une étude, publiée dans le Journal of the American Veterinary Medical Association, a été menée par le Centre d'imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale), pôle normand de l'EnvA, et l'unité d'imagerie diagnostique de la Faculté de médecine vétérinaire de Liège, en Belgique, afin de décrire les différents types de lésions et d'évaluer les résultats à long terme chez les chevaux traités de manière conservatrice.

Abstract

Animals
78 horses (median age, 7 years [IQR, 4 to 9.75 years]) of different breeds and disciplines.

Procédures
Retrospective analysis (2000 through 2020) of horses with tarsal collateral ligament (CL) lesions diagnosed on ultrasound. The resting time, ability to return to work, and performance level after the injury were compared between horses having a single ligament (group S) or multiple ligaments (group M) affected and according to the case severity.

Résults
Most of the horses (57/78) presented a single CL injury, while 21 had multiple CLs affected simultaneously, for a total of 108 CLs injured and 111 lesions. In both groups, the short lateral CL (SLCL) was the most commonly affected (44/108), followed by the long medial CL (LMCL; 27/108). Enthesopathies (72.1%) were more frequent than desmopathies alone (27.9%) and involved mostly the proximal insertion of the SLCL and the distal attachment of the LMCL. Conservative treatment (n = 62) consisted mainly of stall rest. The median resting time (120 days [IQR, 60 to 180 days]) did not significantly differ between the 2 groups (group S vs M) or according to the severity. Most horses (50/62) were able to return to work within 6 months. Horses that did not return (12/62) were more likely to have severe lesions (P = .01). Thirty-eight horses were able to perform at a level equal to or higher than before the injury.

Clinical relevance 
This study highlights the importance of thorough ultrasound assessment of tarsal CL injuries and demonstrates that conservative management is a viable option to allow these horses to return to previous performance level.


Résumé


Animaux
78 chevaux (âge médian, 7 ans, 4 à 9,75 ans]) de races et de disciplines différentes.

Procédures
Analyse rétrospective (2000 à 2020) des chevaux présentant des lésions du ligament collatéral (LC) du tarse diagnostiquées à l'échographie. Le temps de repos, la capacité à reprendre le travail et le niveau de performance après la blessure ont été comparés entre les chevaux ayant un seul ligament (groupe S) ou plusieurs ligaments (groupe M) touchés et en fonction de la gravité du cas.

Résultats
La plupart des chevaux (57/78) présentaient une seule lésion du CL, tandis que 21 avaient plusieurs LC touchés simultanément, pour un total de 108 CL lésés et 111 lésions.

Dans les deux groupes, le LC latéral court (LCLC) était la plus fréquemment touché (44/108), suivi d'un LC médial long (LCML ; 27/108).

Les enthésopathies (72,1%) étaient plus fréquentes que les desmopathies seules (27,9%) et touchaient principalement l'insertion proximale du LCLC et l'attache distale du LCML.

Le traitement conservateur (n = 62) a consisté principalement en une mise au repos. La durée médiane de repos (120 jours [IQR, 60 à 180 jours]) n'était pas significativement différente entre les deux groupes (groupe S vs M) ou en fonction de la sévérité. La plupart des chevaux (50/62) ont pu reprendre le travail dans les six mois. Les chevaux qui n'ont pas repris le travail (12/62) étaient plus susceptibles de présenter des lésions graves (P = 0,01). Trente-huit chevaux ont été capables de travailler à un niveau égal ou supérieur à celui qu'ils avaient avant la blessure.

Pertinence clinique
Cette étude souligne l'importance d'une évaluation échographique approfondie des lésions du LC du tarse et démontre qu'une prise en charge conservatrice est une option viable pour permettre à ces chevaux de retrouver leur niveau de performance antérieur.